L'événement le plus important dans la vie d'un homme est le moment où il prend conscience de son Moi.


Tolstoï

samedi 25 juillet 2015

Psy Cote Basque

                          Victime ou Acteur,


"Aimer c'est choisir un témoin,
Bientôt la jalousie aidant le témoin amoureux devient un guetteur".
                                                                Alain Veinstein - Les 140 signes. 

Lacan pousse notre interrogation encore et toujours :
"Aimer c'est donner à l'autre ce que l'on a pas."  


Si ce n'est pas aisé  d'avoir à faire avec le manque de l'autre, c'est encore plus compliqué de savoir quoi en faire.

Vouloir se débarrasser de la partie obscure  de soi pour l'offrir en cadeau (empoisonné) à l'autre, l'autre qui n'a rien demandé et qui va devoir faire avec,  c'est bien ce que l'on nomme coup de foudre!

Par les temps qui courent alors que les turbulences de l'amour battent leur plein,  la place du couple  semble se trouver sur un siège éjectable.

Si les vertiges de l'amour font perdre pied, quel pied pour certains d'en devenir victime.
La victime n'est pas toujours celle que l'on croit!

Opter pour ce statut de victime renvoie aux bénéfices secondaires d'une situation choisie à celui qui s'en plaint; alors comment faire sans?

Rappel de la définition du robert :
Victime :  "créature vivante  offerte aux sacrifices des Dieux".

Dans le rôle de Dieu, celui ou celle à qui vous attribuez la toute puissance.

Dans le rôle de la créature vivante, le sujet (vous) comme objet de la jouissance de l'autre qui va prendre alors l'allure de bourreau.

C'est d'abord qu'il y a une tendance naturelle, une intention à s'emparer de cette position de victime et jouissance à s'en sustenter.

Seule l'analyse permet de saisir le ressort de ce phantasme, car se prendre pour une victime relève bien du phantasme habillant le réel.

Elle permet un déplacement du sujet qui accepte de s'interroger sur sa part de responsabilité, l'inconscient devient alors le moyen de cette bascule.

Les victimes nombreuses s'affichent partout: de la guerre, d'un inceste, d'un accident, de trahison, de préjugés, de trop d'amour, de pas assez.

La victime se conjugue à toutes les personnes, à tous les temps, elle s'affiche sous l'emprise de l'autre, on dit bien :"victime de ...".

Mais alors où se situe le traumatisme sinon dans le fait d'être abusé par l'autre; endosser sa part de responsabilité dans ce qui vous arrive change la perspective : 

victime/acteur devient acteur / victime.

De votre position de sujet, de vos actes vous êtes tous responsables ainsi que du rapport que vous entretenez avec le réel, les autres.

L'analyse met sur un piédestal le "Je" en devenir qui doit advenir là où c'était; le "Je" que dans la cure vous apprenez à mesurer.
 Ce "Je " devient acteur.

Si la cause de votre souffrance se situe en vous-même sous forme d'une énigme, une chose est sûre, vous êtes victime de votre symptôme.

Or le réel de cette jouissance vous colle à la peau, dérange votre position de victime; vous voilà donc divisé donc  prêt pour cette aventure merveilleuse qu'est l'analyse.

C'est ce réel accélérateur qui vous guidera vers la porte d'un analyste.

Freud disait : " l'analyse est une paranoïa raisonnée".

Si réellement vous souhaitez vous débarrasser de ce symptôme de victime alors il va falloir revoir votre rapport aux autres.

Sachez qu'à l'issue d'une analyse vous aurez identifié ce qui vous pose question, il vous sera possible de consentir à ce réel car vous l'aurez reconnu comme vôtre.

La question sera de vous réconcilier avec votre jouissance, d'en faire bon usage et là vous aurez apprivoisé votre symptôme.