L'événement le plus important dans la vie d'un homme est le moment où il prend conscience de son Moi.


Tolstoï

jeudi 11 mai 2017

Psy Biarritz- Mon 1 er c'est Désir

Tant de questions, autant de désirs...

Désire-t-on ce que l'on veut?
Ou au fond est ce le désir qui décide?
Et si le savoir procurait le désir?

Désir au sens sexuel du terme ou désir de se réaliser c'est à dire assumer ses sublimations!

Le psychanalyste ne se rencontre pas sans l'avoir désiré, lui aussi suscite le désir.

La parole que le patient lui adresse dans cet entre-deux, c'est son inconscient sur scène, ce qui ne va pas, ce que l'on essaie d'avancer dans une analyse.
Le désir est la parole du signifiant, de l'empêcheur d'avancer...
Le désir de l'homme c'est le désir de l'autre.
L'autre étant symbolique, le lieu de la parole, l'autre à qui l'on s'adresse.
C'est aussi comment s'inscrit chacun d'entre nous dans le langage.
Nous sommes souvent touchés par la façon dont on est parlé par l'autre!

L'enfant très jeune est pris dans un bain de langage, il ne vient pas au monde en l'absence de mots; avant de naître, il est pris dans le désir de l'autre (les parents).
Si l'angoisse de la mère est forte, elle peut empêcher l'enfant dans sa façon d'être vivant.
Il doit sentir l'amour, la satisfaction, la protection, car sans soin il meurt. (Bowlby- l'attachement)
S'il n'est pas accepté comme tel dans sa venue au monde, ce sera compliqué pour lui par la suite.

 - Que désire t-on lorsqu'on désire un enfant?

Quel enfant est en jeu là-dedans, c'est toute la problématique de la féminité; chez les femmes il est intrinsèque au complexe d'Œdipe : d'abord en voulant un enfant de la mère, puis du père tandis que du côte des hommes c'est tout à fait nouveau le désir d'enfant.
Dans la névrose obsessionnelle, l'homme ne désire pas où il aime; il fera des enfants mais son désir sera ailleurs.
La rencontre avec le désir emporte la relation initiale entre deux personnes, et si le désir se divise et n'est pas dans la relation amoureuse, le couple éclate.
Le désir est plus fort que la loi; la loi essaie de rattraper les êtres dans la façon dont ils organisent leur mode de jouissance.

Nous avançons  avec la façon de mise à jour de nos jouissances.

Le désir permet la transgression et c'est bien à cet endroit là qu'il se niche, ce qui est permis est moins jouissif que l'interdit.

L'alcool, la drogue, le tabac ou autres substances interdites entrainent une jouissance, mais une mauvaise jouissance s'imposant au sujet; certes elle permet une satisfaction qui allège la souffrance mais là, nous quittons le champ du désir.

Le désir nous remet en mouvement, il nous mène par l'action.

L'inconscient c'est le corps noué à la parole, le sujet parle avec le corps lorsque la parole lui fait défaut; le symptôme-corps indique alors le malaise : ça passe dans le corps ainsi on sait où elle est, le corps qui souffre c'est soi-même en tant que sujet qui en est la cause.
La métaphore : " je suis bien /mal dans ma peau".
Le symptôme entrave le désir de s'accomplir, c'est à la mesure du désir que l'on mesure sa souffrance!
Il permet d'identifier le désir, c'est en le sentant empêcher que l'on peut le nommer.
C'est bien dans l'analyse que la position du désir se repère, parfois il peut se camoufler dans celui des parents, lorsque nous sommes capable de tout pour accepter la reconnaissance.
Et ce n'est pas forcément grâce à l'amour des parents que le sujet évoluera : en aimant trop, on peut écraser le désir.

Le désir se situe entre la demande et le besoin.

Quant à l'analyste, son désir c'est d'amener son patient vers le réel, son réel, au delà de la question du sens, vers quelque chose, quelque endroit qui résiste à la parole.

Si l'on est réconcilié avec soi-même, l'analyse peut se terminer.
Le symptôme, il est nécessaire de le rencontrer afin de pouvoir se guérir avec les mots.









mardi 3 novembre 2015

Psy Côte Basque

Psy Côte Basque


                 Le couple valeur refuge ?

 

L'amour selon Platon dans le "Banquet" est désir ; le désir et le manque :" ce que l'on a pas, ce dont on manque".
Si certains sont adeptes du :"il n'y a pas d'amour heureux" , puisqu'il est manque cela implique deux positions amoureuses quant à l'amour.
Soit nous aimons celui ou celle que nous n'avons pas, et donc  nous souffrons de ce manque, soit nous avons celui qui ne nous manque plus puisqu'il (elle) existe et que nous l'aimons, et puisque l'amour est manque, c'est l'idée du couple dans toute sa complexité et singularité.

Aristote et Spinoza amèneront une nouvelle définition de l'amour :"Aimer c'est se réjouir de".
L'amour est une joie accompagnée d'une cause extérieure.
Autrement dit, aimer c'est se réjouir de.
Déclaration d'amour Spinoziste : "je suis heureux que tu existes", déclaration d'amour certes posée, claire, factuelle et derrière cette phrase il n'y a aucune attente seule l'existence de l'autre suffit à convaincre et satisfaire.
Le "je t'aime" Platonicien en fait signifie :"tu me manques et je te veux".
Là, la demande est totale et peut entrainer l'attente d'une réciprocité.
Pour Spinoza l'amour n'est pas le manque; pour lui comme pour Platon l'amour est désir.
L'un évoque la puissance de jouissance et la jouissance, la notion de joie; l'autre le manque et la souffrance.

Il existe heureusement des couples heureux qui s'aiment, et peut-être qui se manquent moins. 
Si Platon décline la passion avec sa face mortifère, l'amitié elle se situe du côté de la vie.
On peut aimer ce qui manque et fait souffrir mais aussi ce qui ne manque pas, c'est à dire se réjouir de ce qui est.
Aimer c'est jouir ou se réjouir, pouvoir jouir ou pouvoir se réjouir.
L'épicurien aime ce qu'il mange, ce n'est pas par manque de mets, c'est grâce à l'appétit ou le désir.
Et si on  garde un terme propre pour désigner  l'amour distinct du désir, on dira que l'amour est puissance de se réjouir et joie en puissance.
Se réjouir que l'autre existe c'est différent que de jouir de son corps.
Dans les deux cas, la puissance est présente; ceux qui appartiennent à la catégorie de gens qui n'ont pas cette puissance de jouissance du corps de l'autre, c'est ce que Freud appelle la perte de capacité à aimer, impuissance et frigidité ( troubles dans la dépression).
Le désir et l'amour sont liés mais bien distincts sur ces aspects là; ces deux puissances sont différentes même si elles peuvent être liées et simultanées.

 -  Et la tendresse là -dedans?

 Stendhal disait : "je serai un fichu mari".
Le beylisme qui lui est cher est une philosophie privative : elle implique la sacralisation du Moi (tout puissant) qui décide d'éradiquer tous les éléments exogènes pouvant menacer sa souveraineté et le coloniser.
Le non-moi c'est l'ennemi qui sait peut-être l'autre.
L'altérité représente un danger, celui sans doute de se sentir grignoté à l'intérieur du couple.
Le couple se fonde sur une négociation, un compromis permanent afin d'éviter l'esclavage de sa propre moitié. Il existe différents types de couples :
Le couple complaisant lovée dans la tendresse, abnégation totale du sujet pour éviter le mal de mer (ère) lors des intempéries.
Qui dit tendresse dit paresse d'aimer selon les passionnés, fusionnels ou serial-lovers.
Le couple branché se déclinant en affichant sa mode (kooples) et son mode; le couple mère-fille (le comptoir des cotonniers), le couple sans histoire qui ne fait pas de vagues mais qui ne peut s’empêcher de dissimuler son vague à l'âme.
Chez l'homme le couple désigne la jouissance phallique, chez la femme elle est infinie, non localisable; elle passe par l'amour ou la parole, l'objet doit parler c'est non négociable.
 Peu importe l'amour pourvu que l'on ait la tendresse!

- Mais à quoi sert le couple?




 C'est une nécessité diront certains : il démarre au stade du miroir, c'est l'effet à l'autre aseptisant la réalité.

Dans le champ social les sujets font couple pour palier à la difficulté de leur quotidien, à l'insupportable pour faire face au principe de plaisir. L'individu a du mal car il est confronté à son surmoi et au surmoi collectif.
Autant de frustrations que de fantasmes et le sujet en a besoin de fantasmer pour nourrir son symptôme, même s'il a une incidence dans "je n'arrive pas à faire couple".
Certains sites internet créés par des femmes comme "Tinder" ou "Adopte un mec "font un tabac actuellement car ils permettent la consommation d'objets dans l'immédiateté et libèrent les fantasmes.
Les transmissions de propriétés ayant largement régressé ces dernières années, l'amour devient donc valeur refuge.
A l’époque les romains disaient que l'amour était dangereux : "mettre son âme dans le corps de quelqu'un d'autre!".
Chacun fait couple  ou essaie selon son mode de jouissance, chacun ses satisfactions intrinsèques ou extrinsèques.
Avec le sexuel le sujet rencontre parfois ses limites, alors l'évitement sera d'usage pour palier à l'impossibilité d'aller à la rencontre de l'autre si la libido est en berne.
D'autres feront plus couple avec l'idée du couple qu'avec l'autre.
Si le couple démarre dans la relation de confiance et de respect, il se termine parfois par la violence dans les excès.
Couple avec enfant même si la venue de ce dernier fait obstacle au déploiement du désir qui sous-tend cette relation, mais aussi  couple  dans une relation qu'offre les conditions d'une stabilité sociale excluant les désirs, couple préfabriqué ou couple alexithymique.
C'est l'enfant qui se trouve investi de tous les attributs phallique, la maternité faisant ombrage à l'objet du désir qu'elle peut devenir pour l'homme aimé.
Couples légendaires Adam et Eve, Dct Jekyll  et Mister Hyde, Bonnie et Clyde, couples incestueux, Œdipe a encore frappé, couples  sado-maso, exhib- voyeur, couples échangistes, autant de combinaisons que de névroses qui s'emboitent.

Alors le couple valeur refuge ou refuge des valeurs?











 

samedi 25 juillet 2015

Psy Cote Basque

                          Victime ou Acteur,


"Aimer c'est choisir un témoin,
Bientôt la jalousie aidant le témoin amoureux devient un guetteur".
                                                                Alain Veinstein - Les 140 signes. 

Lacan pousse notre interrogation encore et toujours :
"Aimer c'est donner à l'autre ce que l'on a pas."  


Si ce n'est pas aisé  d'avoir à faire avec le manque de l'autre, c'est encore plus compliqué de savoir quoi en faire.

Vouloir se débarrasser de la partie obscure  de soi pour l'offrir en cadeau (empoisonné) à l'autre, l'autre qui n'a rien demandé et qui va devoir faire avec,  c'est bien ce que l'on nomme coup de foudre!

Par les temps qui courent alors que les turbulences de l'amour battent leur plein,  la place du couple  semble se trouver sur un siège éjectable.

Si les vertiges de l'amour font perdre pied, quel pied pour certains d'en devenir victime.
La victime n'est pas toujours celle que l'on croit!

Opter pour ce statut de victime renvoie aux bénéfices secondaires d'une situation choisie à celui qui s'en plaint; alors comment faire sans?

Rappel de la définition du robert :
Victime :  "créature vivante  offerte aux sacrifices des Dieux".

Dans le rôle de Dieu, celui ou celle à qui vous attribuez la toute puissance.

Dans le rôle de la créature vivante, le sujet (vous) comme objet de la jouissance de l'autre qui va prendre alors l'allure de bourreau.

C'est d'abord qu'il y a une tendance naturelle, une intention à s'emparer de cette position de victime et jouissance à s'en sustenter.

Seule l'analyse permet de saisir le ressort de ce phantasme, car se prendre pour une victime relève bien du phantasme habillant le réel.

Elle permet un déplacement du sujet qui accepte de s'interroger sur sa part de responsabilité, l'inconscient devient alors le moyen de cette bascule.

Les victimes nombreuses s'affichent partout: de la guerre, d'un inceste, d'un accident, de trahison, de préjugés, de trop d'amour, de pas assez.

La victime se conjugue à toutes les personnes, à tous les temps, elle s'affiche sous l'emprise de l'autre, on dit bien :"victime de ...".

Mais alors où se situe le traumatisme sinon dans le fait d'être abusé par l'autre; endosser sa part de responsabilité dans ce qui vous arrive change la perspective : 

victime/acteur devient acteur / victime.

De votre position de sujet, de vos actes vous êtes tous responsables ainsi que du rapport que vous entretenez avec le réel, les autres.

L'analyse met sur un piédestal le "Je" en devenir qui doit advenir là où c'était; le "Je" que dans la cure vous apprenez à mesurer.
 Ce "Je " devient acteur.

Si la cause de votre souffrance se situe en vous-même sous forme d'une énigme, une chose est sûre, vous êtes victime de votre symptôme.

Or le réel de cette jouissance vous colle à la peau, dérange votre position de victime; vous voilà donc divisé donc  prêt pour cette aventure merveilleuse qu'est l'analyse.

C'est ce réel accélérateur qui vous guidera vers la porte d'un analyste.

Freud disait : " l'analyse est une paranoïa raisonnée".

Si réellement vous souhaitez vous débarrasser de ce symptôme de victime alors il va falloir revoir votre rapport aux autres.

Sachez qu'à l'issue d'une analyse vous aurez identifié ce qui vous pose question, il vous sera possible de consentir à ce réel car vous l'aurez reconnu comme vôtre.

La question sera de vous réconcilier avec votre jouissance, d'en faire bon usage et là vous aurez apprivoisé votre symptôme.


 


 

 




 

mercredi 4 février 2015

                                                      Le S   comme,


Souvenirs qui font appel à la mémoire, à ce qui reste en mémoire, se figent comme Signifiants renvoyant au manque, à l'absence, au désir comme voie d'accès.

Le S qui pose questionnement : qui S?

Celui qui reste en Suspens sur le fil de ses émotions toujours en équilibre, victime de ses interrogations.

S comme Sentir, Soutenir, Se Souvenir, S'exprimer en toute liberté sans censure.
Le S après le  R, avant le T pour peut-être Signifier que c'est rien ou tout, répétitions compulsives du passé dans le présent, prisonnier de ses Sentiments.

S c'est le Subconscient articulé avec le conscient l'actuel et l'inconscient Stockant les désirs refoulés.

S pour Supposer ou bien se poser là quelques instants, la question du Souvenir, empreinte du passé tatouée dans le conscient laissant souvent  des traces pour que rien ne S'efface.

S  bien raisonnable par les temps qui courent d'avoir recours à la pensée, panser les maux  d'antan que l'on entend même plus.

S comme Sensations fortes, faire Sensation, Sexe à tous les étages ascenseur du bonheur, monter au Sixième ciel.

Gainsbourg en-chantera l'amour sous toutes ses latitudes avec le fameux:  "je t'aime moi non plus", "Sea, Sex and  Sun" et Baudelaire dira :" l'autre est à la fois si proche et si lointain".

Relation distanciée, ambivalence sur fond d'écrans Souvenirs, il Suffira d'un Signe pour que la mémoire rejaillisse de tant d'émois.

S comme Sélectif qui a pu ou encore  peut choisir, puisque c'est pour le meilleur et non le pire que l'on se Souvient si bien.

S pour Séduire, aimanter, Susciter, Solliciter, autant de Signifiants d'intérêts  que de désirs inavoués.
Supposer que si la mémoire flanche, le Souvenir  lui Scelle inlassablement les héritages du passé.

 Symboles à retenir ou à lâcher, ce n'est que partie remise, l'imaginaire s'en charge à sa décharge, exutoire  d'un trop plein, que décharger de plus?

S'il est bon de se fier aux Souvenirs pour Stimuler les pensées, Sachons alors lâcher prise au détour d'un divan.
S comme Structure, Singulière, unique, c'est à chacun son Style.
S comme style, le Soi-même, l'affect le plus profond, laissons libre cours à son imagination, laissons- le alors Sublimer et se Substituer.

S comme solitude, Sentiment de vide à combler, S'autoriser enfin l'accès aux mille et un interdits.




mardi 13 janvier 2015

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

La séparation définitive, irréversible, avec un être aimé est une épreuve des plus douloureuse.
Les étapes du deuil sont des réactions normales dont la durée va varier selon le vécu de chacun; il y aura pathologie lorsque la personne restera "coincée" dans une de ces étapes.
A cela s'ajoute la tristesse sans quoi ce travail ne pourrait s'amorcer.


Parmi les étapes du deuil :

- l'anesthésie : 

Elle correspond à une perte de la réalité, état de choc, le temps s'est figé, impossible d'accepter la réalité comme telle, la personne refuse ce qui vient de se passer.

- La phase de recherche :

C'est un entre-deux où l'endeuillé cherche partout l'être aimé, période d'angoisse car les habitudes qui liaient à la personne disparaissent petit-à-petit.
C'est une phase de dépression et de recherche de l'autre.
L'endeuillé se cogne contre le vide créé par l'absence.
C'est une période fragilisante où il est question d'une attente de manifestation de l'être aimé qui ne vient jamais.
Le mort apparait sous toute forme : rêve, phantasme, délire, hystérie et possession.
Dans l'expérience du deuil, il est question parfois de perdre ce que l'on souhaite conserver du disparu.
Tout souvenir faisant retour modifie le lien avec le mort.
Dans ce travail de deuil, la personne vacille avec une temporalité et une chronobiologie qui tend à se défaire.

- la phase de dépression réactionnelle :

La tristesse prend place et si elle persiste, cette étape devient pathologique et il sera nécessaire de consulter.
Incompréhension par rapport au rythme de reprise du quotidien de l'entourage, décalage avec la personne endeuillée qui elle, tourne au ralenti.
La souffrance est à son point culminant durant cette étape : la personne est remplie d'émotions vives, exacerbées, relatives  au lien singulier qu'elle entretenait avec le défunt.

- la phase de restructuration :

Cette phase intègre le deuil dans l'histoire intrinsèque et personnelle de chacun.
C'est l'acceptation de celui ou celle qui a disparu, ce n'est en aucun cas l'oubli.
C'est le travail du deuil  alors réalisé.
C'est à cet endroit que la parole prend tout son sens; elle soigne les souffrances traversées, elle accompagne le sentiment de culpabilité qui peut continuer à ronger l'entourage :
ne pas avoir fait ce qu'il fallait, ne pas avoir été assez présent, ne pas avoir eu les bon mots, ne pas avoir montrer son amour pour la personne disparue.

Le deuil est aussi un travail de mémoire :
Se souvenir de soi dans l'espace de l'autre, qui étais-je pour lui?qu'elle place m'accordait-il?
De toute évidence, ce travail est conditionné par la nature de la relation objectale qu'il vient à présent dénouer.
Relation qui renvoie aux premiers liens à l'objet qui est constitutif du narcissisme.


Le souvenir est le parfum de l'âme.
George Sand.







samedi 8 novembre 2014

Miroir, mon beau miroir...

Selon Lacan le stade du miroir est formateur de la fonction du "Je" de  l'enfant entre 6 et 8 mois.
Cette fonction ne peut s'installer que par la présence de l'autre. C'est grâce à l'autre que le sujet peut se constituer.
Le stade du miroir est l'état où l'enfant va pouvoir maîtriser son unité corporelle par l'identification à l'image du semblable, ainsi que par la perception de sa propre image dans le miroir.
Lacan souligne la jubilation de l'enfant, son plaisir à contempler son image alors qu'il ne  maîtrise pas encore son unité physiologique.
C'est en portant l'enfant devant le miroir et en lui indiquant que c'est lui, que les parents  l'aident à vérifier son unité, car dans un premier temps l'enfant devant le miroir, ne reconnait que l'autre.
Ce concept du regard touche à quelque chose de primordial, le narcissisme.
Etape nécessaire dans le développement de l'enfant, base de constitution du sujet divisé entre le "Je" le sujet de l'inconscient et le Moi, relevant de l'image et du social.

Datant du V ème siècle après J.C, le miroir est décliné dans Blanche Neige, la Belle et la Bête ou Harry Poter plus récemment où là, il porte le nom de "miroir du résid" en lettres inversées (désir) et permet d'accéder non pas au reflet, mais aux souhaits les plus profonds.

Winnicott prolongera la réflexion de Lacan sur le stade du miroir en le résumant par cette phrase :  Le précurseur du miroir c'est le visage de la mère.
Freud quant à lui par le "jeu de la bobine" introduit la notion de Présence/ Absence, ou Actif/Passif.
L'enfant apprend à maîtriser via le jeu, la séparation d'avec la mère.
La symbolisation ainsi va permettre de rester maître de son propre désir.
Ces moments clés de la psyché contribuent à la construction de l'identité personnelle.
La perte de la fusion initiale d'avec la mère est symbolisée par cette traversée subjective du miroir et via le langage, la symbolisation de la présence-absence de la mère, ou de soi-même.
C'est en cela que le jeu prend toute son ampleur :
Ce n'est plus la mère qui abandonne l'enfant lorsqu'elle le quitte, mais l'enfant qui maitrise son absence en la faisant partir par le rejet de la bobine en bois.

Si l'idée du miroir dans la rencontre amoureuse de nos jours prend tout son sens, c'est parce qu'elle est surinvestie.
On la souhaite idéale, parfaite.
Nos choix amoureux résident dans la "collusion inconsciente narcissique", car on cherche un être qui ressemble à soi-même, à ce que l'on pense être ou que l'on voudrait être.
Bref, un faire-valoir, un miroir qui revoie une image meilleure de soi-même.
L'autre venant revaloriser et booster cette image; c'est dans cette forme de surévaluation du partenaire que l'on va adhérer pour doper son moi.
Toute rencontre amoureuse tend à la confusion avec l'autre.
Comme le rappelle Freud, aux prémisses de l'état amoureux, la démarcation entre moi et l'objet tend à s'effacer.
Toi et Moi ne font qu'un.
L'espace amoureux ni tout à fait réel, ni tout à fait fantasmé, il est entre deux, "transitionnel" comme dirait Winnicott.
S'ajoute à cela "la collusion œdipienne", rencontre plus mature faisant référence aux images parentales positives ou négatives.
L'attirance se fait par ressemblance par certains aspects au père ou la mère.
La rivalité œdipienne rôde, le mari substitut est à combattre, à exclure pour posséder enfin le femme.
Parfois totalement opposé à l'image parentale, le sujet va chercher à  se protéger dans son choix de partenaire d'une relation œdipienne incestueuse toujours menaçante.


En Occident l'amour trouve toujours son origine dans l'interdit, à commencer par celui de l'inceste; les obstacles contrariant l'élan sont recherchés :
Couples mixtes, partenaires plus âgés, en couple, plus l'autre est interdit, plus il est attirant.
La rencontre amoureuse est placée sous le signe du paradoxe car on désire ce que l'on ne peut avoir : les objets d'attachements du passé.

Mais enfin pourquoi?

Pour jouir de ce qu'ils nous ont donné, pour qu'ils donnent enfin ce qu'ils n'ont pas donné ou réparent ce qu'ils ont blessé.
Cette attente d'être "complété" ou "réparée" par l'autre est un véritable leurre qui crée une faille dans le couple.
Sur le modèle parental, les couples se forment et se déforment.
Sans oublier l'aspect transgénérationnel, le "bon timing", la complémentarité de deux névroses; dans tous les cas, en amour on ne choisit pas par hasard.
Freud dit que l'on ne rencontre que ce qui existe déjà  dans notre propre inconscient.

Trouver l'objet sexuel ( l'objet aimé) n'est que le retrouver , telle s'imposerait la Loi du désir humain.







 

vendredi 10 octobre 2014

Et si nous parlions de psychanalyse,

Ne vous est-il jamais arrivé d'envoyer un message à une personne et que ce soit une autre qui le reçoive?
Erreur de manipulation, acte manqué, ironie de l'inconscient?
C'est ainsi que l'inconscient nous échappe parfois, dérape ou se met à nu.
L'inconscient a ses raisons que la raison ignore...
Il sévit, se distingue là où l'on ne l'attend pas.

Dans un lâcher-prise, lors d'une écoute flottante, allongé sur le divan, le travail d'analyse est à la portée de ceux qui s'interrogent sur leur sort.
Remises en question, désir de ne plus reproduire les mêmes schémas toxiques, soulager sa souffrance, vouloir s'offrir un" entre-deux", dans la confiance avec le psy qui correspond bien, c'est déjà un grand pas en avant.

Lapsus, actes manqués, ou plutôt réussis, associations libres, c'est autant d'indices pour appréhender ce que camoufle l'inconscient, ce qui encombre l'esprit.
C'est en cela que l'analyse excelle, libère, aide à conscientiser les "traumatismes" du passé se manifestant sans cesse dès que les situations les y invitent.

- Alors pourquoi une analyse?

Pour ne plus fantasmer une vie meilleure, pour être l'acteur de sa propre vie, pour une plus grande liberté, autonomie, pour s'autoriser à se débarrasser des vieux démons.

Pour travailler sur : la levée des résistances (cadenas) , véritables mécanismes de défense qu'ensemble il faudra déverrouiller au fil du temps.
                              : la culpabilité très souvent trop pesante
                              : Le contenu des rêves  regorge de  mises en scène  qui embarrassent l'esprit et  l'allègent en même temps, véritable exutoire des désirs et frustrations.
Le rêve offre une pièce de théâtre où  tout se joue très souvent en "replay", sans censure, juste pour soulager cet inconscient insatiable, débordant.

L'analyse autorise à tout dire sans jugement et même  ce qui ne l'est pas, dans les silences s'impose.
La cure par le transfert ouvre les vannes de ce qui a été, de ce qui est, de ce qui adviendra;  le rôle du psychanalyste est d'accompagner le patient à faire les liens et à se repositionner.
Le psychanalyste restitue au patient ce qu'il sait au fond de lui sans pouvoir vraiment y accéder.

- Le cadre :

Si décortiquer l'inconscient n'est pas un exercice aisé, l'investigation ne peut être fluide que dans une confiance et un respect mutuel.
En face à face ou sur un divan, les séances respectent un cadre et une durée de 50 minutes.
Oui l'analyse a un début et un fin; elle démarre sur un entretien préliminaire en face à face, se poursuit ou pas, c'est un choix.
C'est déjà le 1er choix, celui d'avoir envie de continuer avec ce psychanalyste plutôt qu'un autre.
Chaque personne étant un être unique évoluant à son rythme, la durée de la cure va donc varier.
Et puis qu'elles résistances le patient va mettre en place pour résister... au changement?
Cette démarche personnelle peut fluctuer selon l'implication de chacun.

- Dans quels cas :

 États anxieux, dépressifs, addictions,boulimie, anorexie, phobies, insomnies, deuil, maltraitance, phobie scolaire, adolescents déscolarisés, etc..


- Qui suis-je?


Membre de la Fédération Française de Psychanalyse, certifiée, j'ai suivi un cursus de six années ainsi qu'une analyse didactique et continue à travailler en supervision sur l'approche, le contenu des cures et l'évolution de mes patients.